CONDITIONS ET OBLIGATIONS DES ABLUTIONS
An-Niya (l’intention)
La preuve est la parole du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui dit :
« Les
actes ne valent que par l’intention.»
(Rapporté par Al Boukhârî et Mouslim)
Il n’est pas légiféré de prononcer l’intention car
cela n’a pas été rapporté par le Prophète (صلى الله
عليه و سلم).
L’intention se situe dans le cœur, elle ne se prononce pas avec la langue. Les savants sont unanimes sur le fait que prononcer l’intention avec la langue est une innovation.
L’intention se situe dans le cœur, elle ne se prononce pas avec la langue. Les savants sont unanimes sur le fait que prononcer l’intention avec la langue est une innovation.
La définition même de An-Niya en langue arabe est le fait de
vouloir quelque chose. Et quand on veut faire quelque on n’est pas obligé de le
dire. Quand tu veux écrire, on n’est pas obligé de dire « Je vais
écrire ».
Dire : « BismiLlâh »
La preuve est le hadîth du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui dit :
« Il
n’y a pas de prière pour celui qui n’a pas ses ablutions et pas d’ablutions
pour celui qui n’a pas prononcé le nom d’Allâh. »
(Rapporté par Abou Dawoud et
Ibnou Majah)
El Mouwâlâ (المُوَالاة)
C’est le fait de faire el Woudou en une seule fois,
de laver les membres les uns après les autres. (Dans l'ordre). = Le suivi.
La preuve est le hadîth de Khâlid Ibn Ma'dân (رضي الله عنه) qui dit :
« Le
Prophète (صلى الله عليه و سلم) a vu un homme prier, et sur le dessus de son pied,
il y avait une partie de la taille d’une pièce d’un dirham qui n’était pas
atteint par l’eau.
Le Prophète (صلى الله
عليه و سلم) lui a ordonné de recommencer el Woudou
et de recommencer sa prière. »
(Rapporté par Abû Dâwûd, hadith authentique)
« Recommencer el Woudou » : La preuve dans ce hadîth
qu’el Mouwâlâ fait partie des conditions, est que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a ordonné à cet
homme de recommencer les ablutions et il ne lui a pas ordonné tout simplement
de mettre de l’eau sur la partie sèche.
Les savants disent : Les conditions sont
externes aux ablutions, ils ne font pas partie du Woudou.
Les savants ont déduit de ce hadîth qu’el Mouwâlâ
c’est le fait de laver un membre avant que le membre précédant n’ait séché.
Les obligations des
ablutions
Obligation signifie que si on le délaisse, les ablutions ne sont pas valides. Or, si celles-ci ne sont pas valides, cela implique que la prière ne sera pas valide non plus.
[ 5.6] Ô croyants ! Lorsque vous vous disposez à
faire la salât, faites d'abord vos ablutions en vous lavant le visage et les
mains jusqu'aux coudes, en vous passant les mains mouillées sur la tête et en
vous lavant les pieds jusqu'aux chevilles.
Laver le visage
Parmi le lavage du visage, il y a : laver la bouche
et el Instinshaq. Ceci car Allâh a
ordonné dans le Coran de laver le visage. Et aussi parce que dans toutes les
descriptions des ablutions du Prophète (صلى الله
عليه و سلم) qui ont été faites par ses Compagnons,
il (صلى الله عليه و سلم) a toujours introduit de l’eau dans sa bouche et a
fait l’Instinshaq.
Il a aussi été rapporté l’obligation de ces deux
choses, dans la parole du Prophète (صلى الله
عليه و سلم) lorsqu’il dit : « Lorsque l’un d’entre
vous fait ses ablutions, qu’il mette ou qu’il introduise de l’eau dans son nez
puis qu’il la ressorte ».
(Rapporté par Ibn Majah et Abû Dâwûd)
Et aussi la parole du Prophète (صلى الله عليه و سلم) lorsqu’il a
ordonné à un de ses Compagnons : « Et accentue dans El Instinshaq, sauf lorsque
tu jeunes. »
(Rapporté par Aboû Dâwoûd)
Et aussi un autre hadîth du Prophète (صلى الله عليه و سلم) lorsqu’il a
ordonné à un de ses Compagnons : « Lorsque tu fais tes ablutions, laves ta
bouche. »
(Rapporté par Aboû Dâwoûd)
Les savants ont défini le visage en disant : Sa
largeur, c’est entre les oreilles. Sa longueur, c’est du début du front
jusqu’en dessous de la barbe pour les hommes, l’avis de Cheikh Outheymine. Donc
même le dessous de la barbe fait partie du visage.
Al Wajh en arabe est la chose avec laquelle l’être
humain fait face. Tout ce qu’une personne voit en face de lui ou de toi, c’est
le visage.
Les savants disent au début du front et pas le début
des cheveux jusqu’au bout de la barbe, tout cela est le visage.
Laver les mains jusqu’aux coudes.
Les savants disent de laver les mains du bout des
doigts jusqu’au coude.
L’imam Chanfi a rajoute, de laver les mains du bout
des doigts jusqu’au coude, en lavant entre les doigts. Celui qui ne lave pas
entre ces doigts, il n’est pas considéré comme avoir lavé ses mains.
Essuyer toute la tête et les oreilles font
parties de la tête :
La différence entre le lavage et l’essuyage :
- Le lavage est de prendre de l’eau et de la verser
sur le membre.
- L’essuyage est de passer la main mouillée sur le
membre.
Les savants ont défini la tête en disant : La
largeur c’est entre l’oreille et l’oreille. Concernant la longueur, c’est le
début des cheveux jusqu’à la fin des cheveux. La partie derrière les oreilles
ou il n’y a pas de cheveux fait partie de la tête.
Concernant la totalité de la tête :
La preuve est la parole d’Allah qui dit : « Et
essuyez vos têtes » (sourate Al Maidah, verset 6)
De plus dans un hadith il est rapporté que le
Prophète (صلى الله عليه و سلم), lorsqu’il essuyait sa tête, il l’essuyait en
totalité.
(Rapporté dans El Bukhârî & Muslim)
Le sheykh dit : « Et si certains vous disent : «
Mais dans le hadîth d’El Moughira le Prophète (صلى الله
عليه و سلم) a seulement essuyé le devant de sa
tête, il n’a pas essuyé toute sa tête ».
La réponse est que le Prophète (صلى الله عليه و سلم) s’est contenté
d’essuyer sur le devant de sa tête car il a complété la suite sur le turban ».
Les savants ont donc déduit l’autorisation d’essuyer
sur le turban car c’est quelque chose de diffice à enlever, contrairement à la
chachiya ou le ‘outra que les Saoudiens portent.
De même pour les femmes, ces
savants disent qu’il est autorisé pour la femme d’essuyer sur Al Khimar (ce qui
recouvre la tête) lorsqu’elle en éprouve le besoin.
Et en éprouver le besoin
est une condition, comme par exemple lorsqu’elle est en voyage et ne peut se
dévoiler devant les gens, ou lorsqu’il fait très froid.
3 modes
d’essuyage sunna :
1-
Essuyer la tête
2-
Essuyer sur le turban si on en porte
3-
Essuyer sur le devant de la tête et continuer sur le
turban
Les savants ont défini la tête en disant : Sa
largeur, c’est entre les 2 oreilles. Et sa longueur, c’est entre le début des
cheveux jusqu’à la fin des cheveux
Lorsque le Prophète (صلى الله
عليه و سلم) essuyait sa tête, il prenait ses deux
mains de l’avant vers l’arrière puis revenait devant.
Les savants ont dit la sagesse dans ce geste c’est
que les cheveux qui sont au-dessus de la tête sont dans un sens, et les cheveux
qui sont dans l’autre sont dans un autre sens.
Quand on fait cela, on lave à la
fois le dessus et le dessous des cheveux.
Quant aux femmes, pour qui cela pose problème de
revenir de l’arrière vers l’avant, il n’est pas utile d’appuyer sur les
cheveux, mais il suffit de les toucher très légèrement.
Les savants disent aussi que la femme n’est pas
obligée d’essuyer ses cheveux jusqu’au pointe, mais il faut essuyer la racine.
[ Avis de Cheikh Outheymine.]
Certains disent pourquoi vous différencier que les
bouts de cheveux ne font pas partie de la tête et que vous dites que le bout de
la barbe fait du visage.
Les savants ont répondu que la partie qui fait face
est le visage mais la tête, c’est l’endroit où poussent les cheveux, du dessus
de la tête et du dessous.
Les savants
ont rajoutés encore ce qui poussent en tant que normal.
Concernant le fait que les oreilles font partie de
la tête :
La preuve est le hadîth du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui dit :
« Les
oreilles font parties de la tête. »
(Rapporté par Ibn Majah)
Donc les oreilles doivent être obligatoirement essuyées.
Laver les pieds jusqu’aux chevilles :
La preuve de ces quatre obligations est la parole
d’Allah : « Ô vous qui croyez !
Lorsque vous vous disposez à faire la salât, faites d’abord vos ablutions en
vous lavant le visage et les mains jusqu’aux coudes, en vous passant les mains
mouillées sur la tête et en vous lavant les pieds jusqu’aux chevilles.»
(Sourate Al Maidah, verset 6)
Les chevilles sont les deux os qui dépassent la cote
extérieure.
Frictionner la barbe :
La preuve est le hadîth d’Anâs Ibn Malik (رضي الله عنه), qui rapporte :
«
Lorsque le Prophète (صلى الله
عليه و سلم) faisait ses ablutions, il prenait une
poignée d’eau, la faisait entrer au niveau de son menton, puis il frictionnait
sa barbe.
Et Il a dit : « C’est ainsi que ma ordonné mon Seigneur 3Aza wa Jal »
»
(rapporté Abou Dawoud et Al Bayhaqi)
L’avis du sheykh est que le fait de frictionner la
barbe est une obligation. Or les savants ont divergé concernant cela :
- La plupart des savants pensent que cela est
uniquement préférable et non obligatoire.
- Certains savants différencient entre la barbe
épaisse et la barbe fine. Ils définissent la barbe épaisse comme étant celle
qui ne laisse pas apparaître la peau, et la barbe qui laisse apparaître la peau
est une barbe fine.
Ainsi, lorsque la barbe est épaisse, il est obligatoire de
la frictionner, et lorsqu’elle laisse apparaître la peau, il n’est pas
obligatoire de la frictionner, cela est préférable.
Ceci est l’avis de sheykh
Al Uthaymîn, de sheykh Ibn Bâz et de sheykh Al Fawzan également et l’avis du
sheykh Al 'Abbad.
- Quant au sheykh Al Albâny, rahimahullâh, il
considère que de frictionner sa barbe est une obligation.
Sheykh Al Uthaymîn dit : « La barbe doit être
frictionnée au moment du lavage du visage ».
Certains savants ont différencié entre frictionner
la barbe entre les ablutions et frictionner la barbe dans le Ghousl. Ils disent
que frictionner la barbe pendant les ablutions est préférable mais frictionner
la barbe pendant le Ghousl est une obligation.
Laver entre les doigts et les orteils :
La preuve est le hadîth du Prophète (صلى الله عليه و سلم) lorsqu’il dit à
un de ses Compagnons : « Accomplis tes ablutions et lave entre les doigts, et
accentue dans l’Instinshaq, sauf lorsque tu es en état de jeûne. »
« Entre les
doigts » : En arabe le terme désigne à la fois les doigts et les orteils.
La plupart des savants sont tout de même de l’avis
que de laver entre les doigts fait partie des sounnah et non des obligations.