At-Tayamoum




Définitions

 « As-Sa'id » : En arabe c'est tout ce qui est à la surface de la terre et qui en fait partie.

At-Tayamum :

En arabe : c'est Al Qasd (القَصْد), qui signifie « avoir l’intention de… ». Il y a un verset où Allâh cite le verbe « Tayammama » dans un autre sens que celui qui est connu dans chari'a.
Il dit selon le sens : « Ô vous qui avez cru ! Donnez des bonnes choses que vous avez récoltées et ce que Nous vous avons fait sortir de la terre. Et ne pensez pas (wa lâ tayamamou) à donner des mauvaises choses que vous avez récoltées. »
Il nous interdit ne serait-ce que d'avoir l'intention de donner des choses mauvaises.

Dans la religion : « At-Tayamum » signifie d'essuyer le visage et les mains avec une partie de Sa'id.
Allâh dit selon le sens du verset : « Mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez-en sur vos visages et vos mains. »
(Sourate Al Ma-idah, verset 6)

C'est le verset où Allâh Subhana Wa Ta'ala légifère le Tayamum.

La preuve également qu'At-Tayamum est légiféré est le hadîth du Prophète (صلى الله عليه و سلم) qui dit : « Le Sa’id pur est la purification du Musulman lorsqu'il ne trouve pas d'eau, même si cela dure 10 ans. » (Rapporté par At-Tirmidhî, Abû Dâwûd et An-Nasâ'î)



Ce qui autorise le tayamoum

Il est autorisé d'avoir recours au Tayamum lorsque la personne n'a pas la possibilité d'utiliser l'eau, et ceci pour 3 raisons :

Lorsque l'eau n'est pas présente

Selon ‘Imrân Ibn Houssayn, (رضي الله عنه) : « Nous étions avec le Prophète en voyage, il a présidé la prière et il y avait un homme qui s'est mis à l'écart.
Avant la prière, le Prophète lui a dit : « Qu'est-ce qui t'empêche de prier avec nous ? »
Et l'homme a répondu : « Je suis en état de grande impureté et il n'y a pas d'eau. »
Le Prophète ) lui a répondu : « Utilise la terre pure, elle te suffira. » »
(Rapporté par Al Boukhari, Mouslim et An-Nassa-i)


On peut retenir deux choses dans ce hadîth :
1 - Le fait d'avoir recours au Tayamum lorsqu'il n'y a pas d'eau.
2 - Il est autorisé d'utiliser at-Tayamum que la personne soit en grande ou petite impureté.




Lorsque la personne est malade et ne peut pas utiliser l'eau

Selon Jâbir (رضي الله عنه) qui dit : « Nous étions en voyage et l'un d'entre nous, qui était blessé à la tête par une pierre, fit un rêve érotique.
Il a alors demandé à ses compagnons : « Est-ce qu'il m'est permis d'avoir recours à at-Tayamum ? » Ils ont dit : « Nous ne voyons aucune dérogation à ce faire sachant que tu es en possibilité d'utiliser de l'eau. » Il s'est lavé puis il est décédé.
Lorsque les Compagnons ont informé le Prophète de cela, il a dit : « Ils l'ont tué, qu'Allâh les tue. Pourquoi n'ont-ils pas demandé lorsqu'ils ne savent pas car la guérison de l'ignorance est de poser des questions. Il lui suffisait tout simplement de faire at-Tayamum. » »
(Rapporté par Abou Dawoud)

« Est-ce qu'il m'est permis d'avoir recours à at-Tayamum ? » : Cet homme avait peur de faire el ghousl sachant qu'il était blessé à la tête.

Les savants utilisent beaucoup ce hadîth pour mettre en garde ceux qui parlent sans science et qui font plus de dégâts qu'ils ne l'imaginent. Allâh interdit de parler sans science lorsqu'il dit : « Et ne t'aventures pas dans ce dont tu n'as pas de science car la vue, l'ouïe et la bouche seront tous questionnés. »Lorsqu’une personne n’a pas de science, il ne lui est pas permis de parler, car celui qui parle de la Religion d’Allah, il parle au Nom d’Allah.  

Imam Ibn Al Qayyim a même fait un livre « Ilam Mou enkiline en la Rabi Li En lamin». Une personne qui parle de la religion d’Allah c’est comme si il taponnait ou signait, et elle atteste que Allah a dit cela.

On retient dans ce hadith :
- L'autorisation d'avoir recours au Tayamum lorsque la personne n'est pas en capacité d'utiliser l'eau alors que l'eau est présente.

Le sheykh a mis en annotation : Il y a une version de ce hadîth qui dit : « Ce qu'il aurait dû faire, c'est un pansement, de le serrer sur sa tête. Ensuite, d'essuyer sur ce pansement et de laver l'ensemble de son corps. »
(Rapporté par Abû Dâwûd et d'autres)

Les savants ont divergé sur cette version :
- Certains savants la considèrent comme très faible, comme sheykh Al Albâny, rahimahullah, qui dit qu'il n'est pas autorisé d'essuyer sur le plâtre ou sur le pansement car il n'y a pas de preuve authentique.
- D’autre la considèrent comme bonne et autorisent d'essuyer sur le plâtre, sur un pansement.



Par temps de grand froid

Selon 'Amr Ibn Al 'Ass, (رضي الله عنه) : « Lorsque j'ai été envoyé dans la bataille de « Dhât assalâsil », j'ai fait un rêve érotique pendant une nuit extrêmement froide. J'ai réfléchi et me suis dit que si je me lavais, j'allais mourir. J'ai alors fait le Tayamum, puis j'ai prié et présidé la prière de Soubh.
Lorsque l'on est revenu de la bataille, certains sont partis voir le Prophète et lui ont rapporté cela. Le Prophète m’a dit : « Ô 'Amr, tu as présidé la prière en état de grande impureté ? »
Je lui ai cité le verset où Allâh Subhana Wa Ta'ala dit : « Et ne tuez pas vos personnes, Allâh est envers vous très Miséricordieux. » Ensuite j'ai fait at-Tayamum et j'ai prié. »
Le Prophète a souris et il n'a rien dit d'autre. »
(Rapporté par Abou Dawoud, l’Imam Ahmed et Al Hâkim)

« la bataille de « Dhât assalâsil » » : La bataille des chaînes. Certains savants disent que dans cette bataille, les Compagnons ont enchaînés les prisonniers, de ce fait elle a été appelée la « bataille des chaînes ».

Le Prophète avait entendu qu’une armée de non musulmans avait l’intention d’attaquer Médine, donc le Prophète a envoyé Amr Ibn Al Ass pour aller à leur rencontre, ce dernier est parti avec 300 soldats. Arrivé à proximité de l’ennemi, il a appris des informations sur l’ennemi et il a constaté que leur nombre de soldat était très important. Il a alors envoyé un compagnon au Prophète pour lui demander de l’aide et du renfort. Et Le Prophète lui envoya ‘Ouqba avec 170 soldats.

La bataille a eu lieu dans un endroit où il y avait un fleuve appelé « Salsal ou Soulsal» d’où le nom de la bataille de Dhât assalâsil. Et ‘Ouqba Ibn Mouamir et le Prophète a dit à ce dernier de ne pas divergé avec Amr Ibn Al Ass. Une fois arrivé, Amr Ibn Al Ass dit à ‘Ouqba : « tu es venu en renfort et tu es sous mon commandement. ». Ouqba s’est rappelé à la parole du Prophète et a obéi à Amr.
A l’époque, l’émir c’est lui qui présidait la prière, l’émir est émir en tout. 

« Le Prophète a souris et il n'a rien dit d'autre » : Autrement dit le Prophète a approuvé la réponse de 'Amr Ibn Al 'Ass (رضي الله عنه) et approuvé le jugement et la chose qu'il a faite.

En effet, la sunna c'est tout ce que le Prophète a dit (Parole), a fait(Acte) et a laissé faire(Approbation).

On retient deux choses de ce hadîth :

1 - L'autorisation d'utiliser le Tayamum lorsque l'eau est présente et que la personne est dans l'incapacité de l'utiliser par peur pour sa personne mais aussi pour cause de grand froid.
2 - L'autorisation pour celui qui est en état de Tayamum de présider la prière de ceux qui ont fait leurs ablutions.




Qu'est-ce que le Sa'id ?

Dans « Lissânou-l 'arab » (encyclopédie de la langue arabe) il est dit : « As-Sa'id (الصَعِيد), c'est la terre, la terre pure, toute la poussière pure. Et dans le Coran : « Essuyez-vous avec la terre pure. » »

Et Abou Ishaq a dit : « As-Sa'id, c'est la surface de la terre. Et lorsque la personne veut faire at-Tayamum, elle frappe la surface de la terre avec ses mains sans faire attention s'il y a de la poussière ou non car « as-Sa’id » ce n'est pas la poussière, c'est la surface de la terre. Et même si une terre était recouverte de roches, sans que ces roches ne soient recouvertes de poussière, il est autorisé à celui qui fait le Tayamum d'essuyer dessus. »

Et ceci est l'avis le plus sûr car certains savants donnent comme condition, pour faire at-Tayamum, qu'il y ait de la poussière sur la terre. Leurs preuves sont que le Prophète a tapé la terre de ses mains puis a soufflé pour enlever la poussière. Puis il a essuyé son visage et ses mains.

D'autres savants disent que la poussière n'est pas une condition. La condition, c'est as-Sa’id, c’est-à-dire que ce soit à la surface de la terre, que ce soit une roche ou autre.

Sheykh Al Albâny, rahimahullah, a été questionné sur le fait d'essuyer sur un rocher. Il a répondu : « Oui, même s'il a plu juste avant. » c'est-à-dire : « même si la pluie a enlevé toute la poussière qui était dessus. »

JURISPRUDENCE

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Salam, des liens bien utiles

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